Baissant l’étoffe trempée à son visage, l’artilleur se retourna brusquement aux paroles timides d’un gardien à son dos en fronçant les sourcils.
Quoi ? Mais parlez plus fort sapristi !! Vous devez apprendre à vous faire entendre !!
Toisant le jeune garde, il plissa le nez.
Ah…si...merci. J’y viens…
Frottant un peu son visage pour l’en débarrasser des poils fraîchement rasé, il se passa un peu d’eau froide avant de lancer l’étoffe sur un tabouret le long du mur. Attrapant rapidement un lien de cuir qu’il se passa à la bouche, il enfila en se débattant un peu sa longue veste et s’engouffrant dans le corridor à bon pas, il se ramassa les cheveux, tournant à gauche, puis à droite, tentant de serrer au mieux ce qui allait lui tenir la tignasse bien droite. Débouchant dans la cour, il porta vite sa main en visière pour s’éviter le soleil et regarda en direction de la guérite. Voilà qui correspondait à l’annonce: l’aide de camp. Esquissant un léger sourire en soulevant à peine les doigts, les hommes à la porte allaient vite ranger lames et rapières pendant que le lourd artilleur traversait la cour faisant soulever la fine poussière. Arrivant à sa hauteur, il s’arrêta en saluant à la militaire, ramenant les talons avant de passer les mains au dos.
Lieutenant Kiboki ! Mes respects. Veuillez pardonnez les précautions. Bien que je n’ai que peu de chose à cacher, nombreux sont ceux qui me considère comme …dangereux.
Voir passer des bribes de votre vie en preuve dans un tribunal…n’est jamais très agréable. À ça…et bien...qui sait combien vaut ma tête aujourd’hui ? Bienvenue en notre maison lieutenant…
Sortant la main du dos, il ouvrit la paume en indiquant le chemin.
Vous aller passer à la basse-cour et rejoindre…le groupe de travail. Je vais vous y rejoindre damoiselle.