[rp] A la cour-basse...

cataclop cataclop...


j'arrive à la vitesse que je peux, moi. Mais la mule est lente.

Ben voila, t'as voulu voir vesoul et ben t'as vu vesoul...

y'a quelqu'un ?

Enchanté mademoiselle.

Et bien voyez-vous, je me promenais dans les bois et on m'a dit qu'ici, le gite et le couvert était assuré. Je suis venu vérifier par moi-même.

les paroles d'adso résonnaient dans la tête du vieux...

La seule raison pour laquelle les Pontissaliens n'ont pas encore réussi à vous bouter hors de chez eux, c'est parce que vos nombreux amis, étrangers à nos terres, êtes bien à l'abri derrière les remparts, et que tous les Franc-Comtois n'ont pas l'âme guerrière. Il n'est pas donné à tout le monde de manier les armes, et les simples paysans préfèrent malheureusement bien souvent rester tranquillement dans leurs champs !

Dites, Demoizelle, le capitaine Zephirin serait-il disposé à recevoir un petit moment un vieux pèlerin et sa mule ?

Je doute que mon nom vous soit connu. Je m'appelle Izaac. Je n'ai en revanche, pas oublié le capitaine. Nous nous sommes déjà rencontré en avril dernier.

La femme qu'elle avait juste devant elle et qui ne s'était pas rendu compte de sa présence, semblait bien naïve... ou ne savait que peu...
Spike l'écarta gentiment... puis fronça les sourcils en la regardant.

Diantre... de quoi vous mélez-vous damoiselle... Anvesha...
Cet homme... c'est un Lion de Juda... et pas un pauvre voyageur.

Elle lança un regard noir à la femme aux cheveux d'ébène, puis se tourna vers l'homme, fit un petit hochement de la tête pour le saluer... et lui indiqua différents endroits dans les cours.

Messire Izaac... car c'est bien votre nom... si Zephirin vous a convié à notre maison forte, c'est qu'il avait de bonnes raisons.
Vous avez la cour à votre disposition et plus loin en descendant vers les logis... il y a un puits pour vous rafraichir, et là à l'écurie vous pourrez donner repos et fourrage à votre mule...

Zephirin, ne fait jamais venir quelqu'un sans raison.
Maintenant, il n'a pas demandé à faire préparer la pièce à recevoir... mais je vais faire, car à vous voir si... hum... fragile, même si je sais qu'il n'en est rien et au froid et vent qui souffle à la cour, je m'en voudrai de vous laisser encore davantage à taper la chausse pour vous réchauffer.

Cela vous conviendra-t-il messire ?

un tas de foin fera très bien l'affaire Ma Dame. Tout comme le petit christos dans sa crèche, je sais me contenter du souffle de mon bourrin pour me réchauffer.

Allez ma bourrique, on avance... un petit coup de talon sous le ventre, et la brave ingeburge porta le vieux encore quelques pas. Izaac sauta à terre. six pouces de gagné sur les vers de terre, c'était toujours ça, dans les longues errances .

La rousse fit un pas en arrière pour laisser à l'homme un peu d'espace pour qu'il repèra les lieux...

Vous êtes bien sûr messire de ne pas vouloir la chaleur d'un bon feu à la cheminée... ?... Enfin, c'est comme il vous plaira.
Dans ce cas je vais vous faire porter une couverture et de quoi vous restaurer dès que vous serez installé à la paille du box de votre mule.
Vous pouvez prendre le premier, il vient d'être paillé ce jour... et vous servir au coffre à grains contre le mur à l'entrée juste à droite du portique pour votre monture.

Spike regarda la mule faire encore quelques pas et observa l'homme sauter au sol... plutôt lestement pour son âge, pour se diriger vers le portail de l'écurie.
Elle se retourna alors vers Anvesha... et soupira.

Je ne sais si Zephirin vous l'a dit, mais la porte de la guérite est ouverte à tous... tout le monde peut entrer à la cour et ce sans avoir à décliner son identité. C'est comme ça depuis que nous avons été tous les deux juger et comdamnés pour haute trahison pour avoir fait aménagement de cette maison forte...
Alors faites attention... il y a des rodeurs continuellement...

La rousse leva un sourcil en entendant la femme à la peau mate lui répondre d'une voix pointue, puis laissa glisser un petit sourire à ses lèvres, avant de lui rétorquer.

Damoiselle... vous êtes chez Zephirin et chez moi... et Zephirin ne m'a prévenue de rien... Je rentre et je trouve des gens qui tournoient dans la cour. L'un est un homme qui présente un danger et c'est pour ça que vous m'avez vu mettre ma main à la petite lame qui est à ma ceinture... C'est contre lui que Zephirin et d'autres se battent à Pontarlier et l'autre c'est vous... qui jouez à la maîtresse de maison... et sans savoir à qui vous avez à faire.

S'il y a quelqu'un qui doit être surpris, cela doit être moi !

Gentillement , je vous préviens qu'il faut faire attention dans les cours... qu'elles sont ouvertent à tous... aux malandrins comme aux honnêtes gens.
Je crois que vous avez mal compris mes paroles... il n'était pas question d'usages... simplement je vous mettais en garde contre les personnes qui pouvaient être dans la cour, je ne m'inquiétais que de vous !

Mais déjà la femme lui avait tourné le dos et s'éloignait en maugréant dans sa langue... pour se diriger vers la haute-cour et le puits vraisemblablement...

Etait-il possible que Zephirin ait planté là, cette femme sans lui donner aucun endroit pour elle ?

Arrivant devant l’adresse, Zéphirin avait tournoyé sur son destrier à l’entrée en observant les murs et les tourelles, laissant voir un léger sourire. Des mois qu’il n’avait pas vu la maison arborant un vieil écriteau de l’Ost St-Maurice, comme s’il y était pour signaler un refuge de sorcières. Tapotant légèrement l’encolure de son breton, le colosse charpentier posa le pied au sol et approcha doucement à la guérite. Traversant la petite porte cochère en tirant sa bête, il déboucha sur les dalles pavant sur quelques toises l’entrée du domaine fortifié. Reconnaissant les figures, il laissa les cuirs de son cheval pour retirer ses gants, doigt par doigt, hochant la tête.

Damoiselles, Messire Izaac, bien à vous. Je vous souhaite la bienvenu à la maison forte, même si j’y suis,à vrai dire, presque aussi visiteur que vous. J’espère que vous allez bien.

Approchant doucement vers la rousse en relevant le menton, il hocha la tête à nouveau en murmurant.

Damoiselle Spikelilou, heureux de vous y voir. Vous semblez n’avoir rien perdu de ce qui faisait votre charme. Content de vous savoir en santé…

Glissant la main à la sienne en la serrant un peu , il esquissa un léger sourire avant de se rendre vers Anvesha en retirant son chapeau, remontant rapidement une mèche lui pendant au front.

Damoiselle Anvesha, j’espère que vous avez pu prendre un peu vos aises bien que je n’aie eu l’occasion de vous offrir visite de l’endroit. Peut-être auront ce temps pour faire avant de repartir. Bienvenue à Vesoul. Connaissant votre facilité à discourir, vous devez déjà avoir eu l’occasion de rencontrer quelque uns de nos concitoyens aux tavernes de l’endroit.

Redressant un peu le dos en pivotant vers le poissonnier…moustachu, Zéphirin tendit la main.

Messire Izaac . Votre visite en ces lieux sera certes l’occasion de nous remémorer la campagne des croisés à Genève, mais bien au-delà de parler des Lions, et qui sait, de république. Bien que je ne sois guère de nature à proposer le logis à des ennemis, je crois en la force du discours et je respecte votre capacité à mener à terme vos actions. Voilà bien ce qui a fait défaut à nos hommes politiques ces derniers temps. Bienvenue dans la maison de l’Ost St-Maurice, la compagnie franche qui a eu la plus courte vie. Elle est née et a été mise à mal dans la même semaine sans jamais avoir eu à combattre. Mais bon…comme la première idée est toujours…la meilleure. Je crois bien que ces murs verront bientôt défiler des tas d’hommes, mal en prenne donc aux Lions d’y revenir au jour où j’y serai.

Souriant en coin, le charpentier désigna l’entrée du grand bâtiment.

Ne restons pas ici…Il est tant d’oreilles indiscrètes devant cette entrée, que je ne souhaiterais vous causer d’ennuies en nos terres.

Les claquements de sabots aux pavés de l'entrée lui firent retourner la tête et monter la chaleur à son estomac à la haute silhouette qui se découpa dans le portique de la guérite de l'entrée et ses mers se mirent à briller. Elle le laissa s'approcher les tempes qui battaient.
Aux paroles qu'elle savait plus comme des repproches, la rousse baissa un peu les yeux et lui mumura en réponse.

Oh... je sais que je fais pas bien... mais c'est plus fort que moi, je suis toujours en défense... ce qu'on m'a appris si jeune, je n'arrive pas à me l'enlever.... et encore, je me suis retenue... je n'ai mis ma fine lame à la gorge de personne et c'est pas l'envie qui m'a manqué.

Si je vais bien... mieux que je ne pouvais l'espérer et grâce aux nombreux amis.

A la large main qui lui prit la sienne, elle releva les yeux pour les plonger à son regard lui offrant le bleu de ses mers et la lui serra fortement en retour en lui rajoutant d'une voix qui tremblait un peu du plaisir de le retrouver.

Bienvenue chez vous Zephirin...

Donnez-moi votre monture mo ruin.... je vais m'en occuper et vous laisser faire avec vos hôtes... votre trait breton est crotté jusqu'à la croupe. Il n'a toujours pas de nom ?

La rousse marchait au côté de la jument au sortir de l’écurie, tenant à l’autre main une corde roulée.
Les fontes remplies qu’elle avait eu du mal à nouer le rabat avaient été fixées, avec les couvertures à la selle.
A sa tête sonnait la chamade lorsqu’elle se baissa pour prendre Diluain et le poser un peu en avant de la selle.

Hum… vous semblez plus lourd qu’au logis… montrez-moi un peu vos poches !
Arf… vous en avez plein les poches… des cailloux, j’avais dit le plus beau… pas toute la collection !

Elle tenta un sourire pour le rassurer et lui tapota la cuisse… ne pouvant s’empêcher de penser à la pierre allongée et toute lisse de granit rose qu’il avait toujours sur lui… mais l’avait-il encore et instinctivement elle passa la main à son cou pour vérifier que le lien de cuir y était toujours.

Gardez-les, ce n’est pas grave… vous pourrez en semer quelques uns pour éviter qu’on se perde en chemin.

Spike ébouriffa les cheveux de son fils qui lui tournaient en boucles aux épaules, se disant qu’il aurait fallu les couper court avant de partir pour que cela fut plus facile et contourna la blanche par l’arrière et resserra un peu la sangle, retenant le quartier de la tête, après avoir fixé la corde à une boucle d’une de ses fontes.
Elle passa sans heurt les rênes par-dessus l’encolure et encore par-dessus l’enfant qui se tenait droit comme un petit soldat. Elle ne sentit aucun changement à sa souffrance depuis qu’elle avait pris décision et espérait qu’en retrouvant là, l’accord avec sa monture, elle irait un peu mieux.
Elle glissa son épée au fourreau de la selle et fixa son bouclier à l’autre côté et vérifia la place de sa fine lame courte à sa ceinture, cette lame qui pénétrait sans effort entre les os.
La tête toujours vide, elle leva le genou et posant le pied à l’étrier, se hissa en selle, sa besace en travers de l’épaule. Elle cala l'enfant contre son ventre pour le soulager des efforts pour se retenir. Kemya secouait la tête, s’appuyant un peu au mors. Petits piétinements de la jument, elle ajusta ses cuirs et effleurant à peine les flancs, lui demanda le pas pour se diriger vers la guérite qui restait depuis le procès, toujours entrouverte.
Un dernier regard au pigeonnier qu’elle apercevait au travers du grand porche qui séparait les deux cours. Aucun volatile n’y semblait tournoyer. Pas de Jack à l'horizon. Elle passa la lourde porte.

Au dehors de leur maison forte, elle prit la petite ruelle pour déboucher sur l’avenue de la Forêt qu’elle remonta passant devant leur ancienne maison sur la droite et se diriger vers les remparts pour sortir de Vesoul avant le couvre-feu et la fermeture des herses.

C’est parti Diluain…

Elle ferma un court instant les yeux pour tenter d’estomper le malaise qui grandissait, cette peur du voyage seule depuis qu’elle avait été agressée, deux aurores d’affilée à la Fourche en ce début de l’année.

Combien de mois s'étaient passés depuis son départ... d'années plutôt.
Elle mit pied à terre sur le petit pont qui menait au portique, sourit au jeune garçon qui était cette fois à cheval sur son jeune gris et leva les yeux pour les descendre lentement aux murs... et s'arrêter sur la porte... ça suintait l'abandon cette maison forte.

La rousse fit quelques pas, sa blanche jument suivant avec Diluain, silencieux, mais qui scrutait de ses yeux pers chaque pouce de la vieille bâtisse et poussa la porte qui grinça sur ses gonds.

Le portique passé... un murmure s'échappa de ses lèvres comme si elle n'osait briser le silence pesant.
Presque un sursaut au claquement des sabots qui résonnèrent sur le sol gelé de la cour basse... des frissons lui parcourent sa nuque.

Diantre quel vide...

La vie semblait s'être retiré de l'endroit.... même pas une sensation de mort... que du vide. Personne n'accourut...
Elle prit respiration rapide, se tourna vers son fils, lui décochant un sourire.

C'est chez nous Diluain... pas d'inquiétude... on va remettre en état.
Possible que messire Aldhor nous offre son aide...